Pourquoi l’économie de Hong-Kong a progressé 7 fois plus vite que celle de Cuba depuis les années 50

Le livre de Neil Monnery « A Tale of Two Economies » explique comment les destins de Hong-Kong et Cuba ont été forgés par deux personnalités.

Par Daniel J. Mitchell

En 2014, je comparais la fabuleuse croissance de Hong-Kong avec la pitoyable stagnation de Cuba et je faisais la remarque évidente que les marchés libres et un Etat limité sont la bonne recette de la prospérité.

En particulier si on se soucie d’améliorer la vie des moins chanceux.

Les communistes prétendent que leur idéologie défend les opprimés contre les élites, mais ce qu’on constate à Cuba ce sont des privations matérielles révoltantes pour la plupart des gens.

A Hong-Kong, au contraire, les revenus se sont envolés pour toutes les couches de la population.

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Aujourd’hui nous allons mettre à jour la comparaison de Cuba et Hong-Kong. Law & Liberty a publié une recension fascinante du livre de Neil Monnery, A Tale of Two Economies, sous la plume d’Alberto Mingardi de l’Institut Bruno Leoni en Italie.

Comme l’explique Alberto, le livre raconte comment le développement de Hong-Kong et celui de Cuba ont été forgés par deux personnalités.

En quoi des personnalités-clés sont-elles importantes pour forger le succès ou l’échec d’une économie ? […] Le livre de Neil Monnery A Tale of Two Economies est d’une certaine manière une attaque en règle contre le déterminisme historique, tout du moins en ce qui concerne la promotion des réformes économiques. Il souligne l’importance de deux personnalités, dont l’une est admirée par beaucoup et l’autre est un dirigeant obscur et un politicien inconnu de la plupart, dans la formation du destin de leurs pays respectifs […] Ernesto « Che » Guevara et John Cowperthwaite […] Monnery insiste sur le fait que tous deux étaient « des penseurs profonds et originaux. » […] La différence essentielle entre les deux était peut-être le fait que Cowperthwaite avait un solide bagage en économie […] Ni la trajectoire de progrès de Hong-Kong ni celle de Cuba n’étaient inévitables.

J’ai déjà écrit au sujet du noble rôle de John Cowperthwaite.

Voici ce qu’Alberto a retenu du livre.

Monnery insiste sur le fait que le succès de Hong-Kong ne s’est pas produit parce que Cowperthwaite et ses collègues auraient tenté de « dresser le drapeau d’une idéologie », mais parce qu’ils étaient des « pragmatiques professionnels ». […] et par la suite la réussite de l’organisation relativement libérale de Hong-Kong s’est perpétuée. […] Cowperthwaite a mis à l’épreuve ses connaissances en économie classique lorsqu’il est « arrivé pour la première fois à Hong-Kong en 1945 » et qu’il a été « chargé du contrôle des prix […] Il s’est vite aperçu de la difficulté de fixer des prix suffisamment bas pour répondre aux besoins des consommateurs et suffisamment hauts pour encourager la production, le tout dans un environnement fluctuant. » Il s’est opposé aux subventions qu’il considérait comme « une tentative flagrante de se gaver de subventions d’Etat ». […] Cowperthwaite est un héros pour Monnery qui met en avant sa compétence et surtout sur son intégrité.

J’ai aussi écrit sur Che Guevara, mais je n’ai fait que commenter sa brutalité.

En fait c’était aussi un très mauvais planificateur économique.

Guevara a été responsable à plusieurs reprises de sujets économiques qu’il a pris très au sérieux. En 1959 il a fait un voyage de trois mois dans des pays aussi différents que l’Inde, le Japon et la Birmanie, pour apprendre « comment ils géraient leur économie ». Il a été frappé de voir des pays qui réussissaient à développer des industries lourdes et s’est dit que Cuba devait en faire autant. […] Guevara qui, une fois converti au Marxisme, s’y était mis à fond. Il était convaincu que « le sine qua non de la planification économique c’est que l’Etat contrôle l’essentiel des moyens de production, ou mieux, si possible, la totalité des moyens de production » et il a agi en conséquence.

Et quel est le résultat ?

Hong-Kong et Cuba étaient à peu près à égalité au départ. Aujourd’hui, pas vraiment.

Pour le lecteur de A Tale of Two Economies, la leçon à tirer est assez évidente : « à la fin des années 50, les deux économies avaient un PIB par tête d’environ 4500 dollars en monnaie actuelle. En 2018 Cuba avait légèrement plus que doublé son PIB par tête à environ 9000 dollars par personne. Mais Hong-Kong a atteint 64000 dollars par tête – Sept fois le niveau de Cuba et même plus élevé que le Royaume-Uni.

Voici ma modeste contribution au débat, à l’aide de la base de données de Maddison.

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Figure ci-dessus : la prospérité de Hong-Kong basée sur l’économie de marché comparée à la misère étatiste de Cuba.

P.S. : Hong-Kong est toujours classé comme l’économie la plus libre du monde malgré les doutes croissants concernant le fait que la Chine continue de permettre la liberté économique à long terme.

Article original publié le 31 janvier 2020 sur fee.org
Repris sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International

Traduction : Vincent Andres, pour libland.be.


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