(Cet article de blog est rédigé dans l'intention de compléter d'autres articles sur le même sujet, mais d'auteurs connus, qui seront publiés prochainement).

Le socialisme est une force d'attraction "naturelle" (et non une argumentation rationnelle)

Janvier 2021, par Vincent Andres

Le socialisme est basiquement une force d'attraction "naturelle", et en rien une argumentation rationnelle.

Le socialisme est comme la gravité. C'est en effet le cheminement de moindre effort immédiat (selon plusieurs critères), la ligne de plus grande pente immédiate, et c'est donc une force d'attrait/attraction considérable.

L'attrait est présent en permanence et si on ne lutte pas contre en permanence, on y succombe. Jefferson écrivait : Eternal vigilance is the price of liberty.
Il s'agit d'une vigilance éternelle, permanente, seule capable de contrer le phénomène à l'oeuvre, car le phénomène est lui-même permanent.

Cet attrait/attraction/gravité engendre lui-même des forces additionnelles au sens où, dans un groupe, il y aura des agrégations, qui auront leur propre force d'attraction et inertie et renforceront encore le mouvement (le grégarisme).

Un individu seul peut être tenté de piller une maison, mais y renoncera par manque de moyens. Une foule, du fait de son nombre, est plus forte et plus sûre d'elle, et chaque individu peut alors en profiter pour laisser libre cours à ses instincts de pillage. (Comme les foules gauchistes le montrent hélas très souvent).

Ce phénomène de cheminement de moindre effort immédiat (incapacité, paresse) touche évidemment une population considérable, d'où l'intérêt, qui s'est manifesté très tôt, de lui confectionner un habillage "théorique" justificatif présentable.
Cet habillage théorique est sans queue ni tête, pour la simple raison qu'il n'a pas la moindre volonté d'expliquer sérieusement quoi que ce soit, et surtout pas la réalité. Ce n'est pas sa fonction.
Sa fonction est une fonction d'alibi, simplet, qui doit recouvrir une pulsion naturelle brute.
Il s'agit pratiquement d'une liturgie, volontairement simplette, pour pouvoir concerner et être mémorisée par le plus grand nombre.
Traiter ou attaquer cette liturgie comme s'il s'agissait d'une argumentation logique, c'est forcément être leurré.
Dans son cercle d'adeptes, une liturgie joue essentiellement un rôle d'identification. La liturgie sert de code d'accès, mais ce n'est pas elle qui soude le cercle d'adeptes. ce qui le soude réellement ce sont les pulsions partagées. Démonter la liturgie ne sert donc à rien.

Spinoza disait : “Est bon ce que je désire : ce n’est parce que nous jugeons qu’une chose est bonne que nous la désirons, mais c’est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne”
C'est très profondément vrai.
Le pilier de soutien de la chose présentée comme "bonne", c'est le désir (animal) primaire, et non pas le caractère intrinsèquement bon (et susceptible d'explication logique) de la chose.
Tenter de démonter la chose par une argumentation quelconque est voué à l'échec, puisque de fait ce n'est absolument pas par une argumentation que la chose est soutenue de prime abord.

Cela revient à scier les pieds extérieurs, factices, d'une table qui repose de fait sur un pied central dissimulé (en bonne partie par la forêt de pieds périphériques). On peut couper, hacher menu et brûler tous les pieds apparents ... la table est toujours debout (et l'apôtre libéral s'arrache les cheveux (s'il lui en reste)).

Toutes les personnes qui commettent l'erreur de perdre leur temps à argumenter avec un socialiste font la même expérience. à chaque élément de liturgie socialiste démonté, succède un autre élément de liturgie, jusqu'à ce qu'on finisse par reboucler. Les éléments de liturgie sont des mauvais boucliers dont la fonction n'est pas d'être solides, mais simplement de tenir juste assez pour brandir une autre amulette, autre élément de liturgie, et ainsi de suite.
Cela permet de faire tourner le manège sans jamais s'intéresser à une quelconque théorie économique sérieuse, la liturgie épargnant cet effort, et aussi de ne jamais aller scruter de trop près ses propres motivations basiques.

On lit parfois que le succès du socialisme serait du au travail d'argumentation lent et patient de son clergé pour convaincre les masses. (Et donc qu'en appliquant la même démarche pour les idées libérales, elles s'implanteront également).
Mais corrélation n'est pas causation. C'est avant tout parce que la liturgie socialiste a largement "le vent dans le dos" et parce qu'elle est facile, qu'elle séduit, et pas en vertu d'une quelconque solidité intellectuelle (inexistante de fait).
Croire que le prosélytisme en faveur des idées libérales opère dans les mêmes conditions que le prosélytisme socialiste est une dramatique erreur d'appréciation.

"le socialisme est d'abord un naufrage personnel". Voilà un autre adage pertinent. Le socialisme d'un individu, c'est l'adhésion personnelle volontaire et délibérée d'un individu à cette doctrine mortifère. L'adhésion peut être due à un manque de facultés intellectuelles ou à un choix délibéré, mais dans les deux cas, le renoncement à cette doctrine paresseuse et mortifère ne peut provenir que de l'individu lui-même.
Et si l'individu est vraiment prédisposé au socialisme, rien ne l'y fera renoncer.
Autant attendre de la pierre qui tombe une énergie qui suspende sa chute.

Tout ce qui précède ne signifie en rien que l'argumentation libérale et libertarienne seraient inutiles. C'est même plutôt le contraire. Mais ce sont des matériaux uniquement exploitables par des individus disposés à les entendre.
Cibler une population rétive représente du temps et de l'énergie perdus, temps et énergie qui seraient beaucoup mieux investis dans des projets concrets.

"No one should expect that any logical argument or any experience could ever shake the almost religious fervor of those who believe in salvation through spending and credit expansion." - Ludwig von Mises

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