Poche de stabilité : Comprendre le Somaliland

11 novembre 2020, par Ahmed J. Yassin

Ce document est un examen complet de l'évolution inhabituelle du Somaliland et de son statut actuel de nation souveraine autoproclamée. Contrairement à la Somalie, un État dévasté par un conflit perpétuel de 29 ans, le Somaliland se targue d'avoir une société civile en pleine croissance, une démocratie relativement dynamique et une prise en compte de l'État de droit. Depuis 1991, la région est devenue une poche de sécurité et de stabilité, en l'absence de reconnaissance officielle, en créant des institutions gouvernementales et sociétales qui correspondent fortement aux valeurs et aux besoins de sa population.

Le Somaliland est devenu l'une des démocraties les plus stables de la Corne de l'Afrique. Au cours des 29 dernières années, le peuple du Somaliland s'est rendu aux urnes à de très nombreuses reprises pour affirmer la première constitution du pays et élire des présidents ainsi que des représentants locaux et nationaux.

Chaque scrutin a été jugé pacifique, équitable et libre par les participants nationaux et les observateurs internationaux. Bien que son gouvernement manque de capacités et de ressources, le Somaliland encourage une communauté d'affaires active, sa propre banque centrale, une armée et une force de police nationales qui fonctionnent, et un secteur des médias indépendant et avec des représentants publics responsables. Le ministère des affaires étrangères du gouvernement dispose également de bureaux de liaison aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et en Éthiopie.

Les succès du Somaliland sont encore plus remarquables lorsqu'on les met en parallèle de l'effondrement de l'État somalien. Quatorze tentatives de construction d'un État n'ont pas réussi à produire un gouvernement central viable en Somalie; la quinzième tentative, incarnée par le gouvernement fédéral de transition (TFG), dépend largement de la force de maintien de la paix de l'Union africaine (UA) (AMISOM) pour sa survie.

Des insurgés radicaux et des chefs de guerre claniques s'opposent au GFT, au premier rang desquels Al-Shabaab, un mouvement islamiste militant affilié au réseau Al-Qaida. Al-Shabaab impose un contrôle direct et une interprétation stricte de la charia dans certaines parties du centre-sud de la Somalie et opère en toute impunité dans le reste du pays. Les combats en Somalie ont déplacé plus de 1,55 million de Somaliens depuis le début du conflit tout en réduisant l'espérance de vie moyenne à un peu moins de 50 ans (US Department of State 2011).

La sécheresse et la famine ont ravagé le centre-sud de la Somalie depuis mai 2011, déplaçant un quart des 9 millions de Somaliens tout en laissant 12 millions de personnes dans toute la Corne de l'Afrique ayant besoin d'une aide d'urgence pour leur survie. En juin 2011, le Parlement fédéral de transition (TFP) a prolongé les mandats du président Sheikh Sharif Sheikh Ahmed et du président du Parlement Sharif Hassan Sheikh Aden jusqu'en août 2012, malgré la lutte de pouvoir paralysante entre les deux dirigeants.

Comprendre la dynamique qui a engendré l'évolution interne du Somaliland fournit des informations importantes sur les pratiques de résolution des conflits. Si le Somaliland doit mettre en œuvre un certain nombre de réformes politiques pour poursuivre sa progression, les succès du pays ne doivent pas être sous-estimés ni noyés dans les crises politiques qui affectent le sud de la Somalie. Cette analyse examine le processus unique de construction de l'État du Somaliland et replace ses traditions culturelles et son histoire récente dans le contexte de la crise de l'État somalien et de son effondrement ultérieur. Elle fournit également une vue d'ensemble de la région aujourd'hui et mett en évidence les aspects clés des succès actuels du Somaliland. En outre, le document aborde la quête de la région pour la reconnaissance diplomatique, identifie les nouveaux problèmes de sécurité, fournit des recommandations pour des réformes démocratiques de grande envergure et met en évidence les leçons apprises pour les étudiants et les praticiens de la gestion et de la résolution des conflits

Accéder au document complet (en anglais, pdf, 49 pages)

ACCORD : Le Centre africain pour la résolution constructive des conflits (ACCORD) est une organisation non gouvernementale qui travaille dans toute l'Afrique pour apporter des solutions créatives aux défis posés par les conflits sur le continent. L'objectif principal d'ACCORD est d'influencer les développements politiques en mettant en avant la résolution des conflits, le dialogue et le développement institutionnel comme alternative à la violence armée et aux conflits prolongés.

À propos de l'auteur du document : Daniel R. Forti est actuellement étudiant de premier cycle à l'université de Duke en Caroline du Nord, aux États-Unis. Il a obtenu son baccalauréat en études de politique publique à la Terry Sanford School of Public Policy, ainsi qu'un degré mineur en études africaines et afro-américaines. M. Forti a été stagiaire de recherche pour le département de production de connaissances d'ACCORD de mai à août 2011, et a rédigé le présent document dans le cadre de son stage de recherche.

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Article original publié le 11 novembre 2020 sur sii1991.org
Repris avec l'aimable autorisation de SII Somaliland Intellectuals Institute

Traduction : Vincent Andres, pour libland.be.


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